Le soja est-il bon pour la santé ?
On entend souvent dire que le soja est une excellente source de protéines mais on entend aussi que le soja pourrait être une source d’inflammation potentiellement dangereuse.
Essayons de démêler le vrai du faux en ce qui concerne le soja, sujet polémique, pour parvenir à nos propres conclusions en toute objectivité.
Contents
Qu’est ce que le soja ?
Le soja est une légumineuse de la famille des lentilles, des fèves et des pois, provenant d’Asie et très utilisé pour faire le tofu, un fromage de soja.
On trouve en Occident le lait de soja, la sauce au soja, l’huile de soja et plus récemment en substitution de la viande, les steaks de soja.
Le soya est un ingrédient majeur de la cuisine asiatique depuis des siècles mais il faut bien noter qu’il est bien différent de celui que l’on trouve dans les pays occidentaux comme nous le verrons un peu plus loin.
Le soja, source de protéines végétales
En terme de nutrition, le soya apporte pour 100 grammes:
– 36 grammes de protéines
– 30 grammes de glucides
– 20 grammes de matières grasses sous forme de graisse polyinsaturée.
Il renferme également des fibres, de la vitamine K1, du cuivre et il est riche en phytoestrogènes aussi connus sous l’appellation isoflavones de soja – source de toutes les controverses à son sujet.
Les phyto-oestrogènes
Ces phytoestrogènes ont une structure identique à nos propres oestrogènes qui peut éventuellement poser problème car ces isoflavones se fixent à nos récepteurs d’oestrogènes et se joignent à nos oestrogènes pour circuler dans l’organisme.
Mais les phytoestrogènes ne sont pas jugés aussi performants que nos oestrogènes, ce qui peut engendrer une fonction sous optimisée que l’on peut relativiser en adaptant la consommation de cette protéine végétale.
100 grammes de boeuf élevé aux hormones contiennent 1.7 nanogrammes d’oestrogènes.
100 grammes de tofu contiennent 22 millions de nanogrammes d’oestrogènes.
Il faut souligner que la flore intestinale transforme les phyto-oestrogènes en equol, la molécule active.
Si la personne ne dispose pas d’un microbiote intestinal performant, cette transformation n’a pas lieu, raison pour laquelle certaines personnes jugent que cette protéine n’a aucune action sur leur organisme.
On évalue que seuls 25 à 60% de la population peut assimiler ces phyto-oestrogènes en détenant les bactéries nécessaires à la synthèse de l’equol.
Les pour et les contre du soja
De nombreuses études démontrent que la consommation du soya réduit le risque de cancer du sein et des maladies cardio-vasculaires mais il faut noter que ces études sont observationnelles.
Une étude observationnelle signifie que les chercheurs ont observé sur une durée déterminée un groupe constitué de milliers de personnes et ont essayé de parvenir à une conclusion après avoir disséqué leurs habitudes alimentaires et leur santé.
Ce type d’études comporte un biais car il ne met pas en évidence une relation de cause à effet.
Il va se contenter de montrer la cause mais les chercheurs ne poursuivront pas leurs recherches pour s’assurer de l’effet réel.
Si les études observationnelles ont leur place, elles ne livrent en aucun cas l’image complète d’une problématique.
Pour illustrer ce propos, imaginons qu’une étude démontre qu’il existe une corrélation entre les ventes de glaces et les attaques de requin.
Ce n’est pas parce qu’un lien est fait entre l’un et l’autre que l’un est la cause de l’autre.
Il est alors plus juste de noter que lorsqu’il fait très chaud, les gens achètent plus de glaces puis se baignent plus longtemps.
Il y a donc trois facteurs qui peuvent conduire à la cause sans pour autant produire un effet.
Il en est ainsi pour la plupart des études disponibles indiquant que tel aliment est la cause de telle maladie.
Les acides aminés
Le soja est une source complète de protéines, ce qui veut dire qu’il contient tous les acides aminés.
Néanmoins, il ne les contient pas en quantités équilibrées et son taux de méthionine, un acide aminé essentiel, est très bas.
Le soja est donc inférieur aux protéines animales qui, elles, sont très équilibrées.
Techniquement donc il est une protéine complète mais si vous en faites votre source unique de protéines, vous ferez face à des carences.
Soja ménopause
Comme évoqué précédemment, le soya a une haute teneur en isoflavones qui agissent comme des oestrogènes dans l’organisme.
Pour cette raison, on parle souvent de soja pour contrer les désagréments de la ménopause.
Décortiquons cette action en soulignant le point négatif.
Le soja augmente les oestrogènes, oui c’est vrai.
Mais en étant oestrogène-like, il peut aussi induire un déséquilibre hormonal.
Le taux d’oestrogènes est plus élevé chez la femme car ils ont un rôle crucial dans sa fertilité.
Consommer un peu de soja de ci de là ?
Ce sera sans conséquence car les phytoestrogènes ne sont pas aussi efficaces que les oestrogènes.
Mais en consommer en quantité et régulièrement finira par provoquer des ennuis de santé.
Vous allez sûrement vous dire que les pays asiatiques consomment du soja en quantité et que cela ne semble pas poser problème.
Mais on oublie aussi de souligner que les Asiatiques sont très friands de soja… fermenté – ce qui n’est pas le cas à l’ouest.
Là-bas, il est consommé sous forme de miso nattô, tempeh et tamari alors qu’ici, les gens le consomme sous forme de burgers, de barres de soja, d’isolat de protéine de soja.
La fermentation réduit le taux d’isoflavones, c’est une certitude.
Soja et thyroïde
D’autres hormones peuvent être impactées par cette protéine végétale et notamment celles de la thyroïde.
Les problèmes thyroïdiens sont souvent induits par un manque d’iode d’une alimentation pauvre en fruits de mer et en algues.
Les isoflavones attaquent les réserves d’iode, ce qui laisse encore moins d’iode à synthétiser en hormone thyroïdienne.
Dans les années 50, de nombreux cas de goitres – un gonflement de la glande thyroïde – furent provoqués par des aliments pour bébé à base de soja.
De l’iode fut ajoutée aux produits pour résoudre le problème.
Une femme de 70 ans développe un large goitre et de l’hypothyroïdie en prenant un complément alimentaire contenant de l’extrait de soja.
Elle parvient à s’en libérer en stoppant sa supplémentation et en modifiant son régime alimentaire.
Si votre taux d’iode est normal alors le soja n’affectera pas votre thyroïde.
Une protéine agressive
Le soya contient des anti-nutriments qui attaquent la paroi intestinale pouvant même aller jusqu’à la perforation.
L’un de ces anti-nutriments, les saponins, peuvent bloquer l’absorption des vitamines D, E et B12 et empêcher la digestion des graisses et protéines.
Nombreux sont ceux qui pensent que les saponins sont bénéfiques pour la santé en induisant un stress modéré sur l’organisme pour le renforcer.
Pas sûre ici que ces bénéfices supplantent les risques des carences vitaminiques.
En conclusion, le soja fermenté est bien plus intéressant que le soja tout court.
De nombreuses études montrent un lien entre cette protéine et malnutrition, désordres digestifs, déséquilibre thyroïdien, déclin cognitif, son impact sur la reproduction et le système immunitaire, allant même jusqu’à des risques cardiaques et de cancer.
Les éventuels bénéfices du soja sont supplantés par les risques encourus.
Il est important d’apporter une certaine rigueur si vous souhaitez en consommer:
- Les enfants et les femmes enceintes doivent l’éviter
- Limiter sa consommation par semaine
- Privilégier la forme fermentée
- Eviter les compléments alimentaires sous forme de phyto-oestrogènes
- Préférer le soja bio
Comment traiter la ménopause naturellement ?