A la fin des années 60, une épidémie se déclara et décima de nombreux chats en dépit de tous le efforts déployés par les vétérinaires.
Il fut alors déterminé que la maladie nouvelle qui les terrassait était issue d’un coronavirus s’attaquant spécifiquement aux chats.
Elle fut nommée la péritonite infectieuse féline (PIF).
De nos jours encore, cette maladie virale demeure la cause la plus fréquente des décès prématurés chez le chat.
En quoi est-elle différente du Covid 19 ?
Contents
- 1 Qu’est ce qu’un coronavirus ?
- 2 Qu’est ce que le coronavirus félin ?
- 3 Quels sont les symptômes de la PIF ?
- 4 La différence entre le coronavirus du chat et le Covid19
- 5 Le diagnostic d’une PIF
- 6 Le vaccin contre le coronavirus du chat
- 7 Ce que nous savons des coronavirus
- 8 Les perspectives de traitement de la PIF chez le chat ?
- 9 La prévention de la péritonite infectieuse du chat
Les coronavirus sont une famille de virus qui affectent le système respiratoire et intestinal de différentes espèces animales dont l’être humain.
Reconnaissables à leur couronne de protéines au microscope, ils sont majoritairement à l’origine d’affections des voies respiratoires bénignes comme les rhumes.
Jusqu’à l’année 2002, les coronavirus étaient considérés comme des virus peu virulents, potentiellement dangereux uniquement pour les personnes immunodéprimées et les nourrissons.
Mais avec l’émergence de SARS coronavirus en Chine puis du Mers-Cov en Arabie Saoudite en 2012 et enfin du Sars-Cov2 en Chine en 2019, le monde a appris que certains coronavirus peuvent être très agressifs et dangereux.
La plupart des souches de coronavirus félins sont trouvées dans le tube digestif et ne causent pas de maladie sévère.
On parle alors de coronavirus entérique félin (FECV).
Un chat infecté traverse un épisode de diarrhée assez bref et peut témoigner de troubles respiratoires (toux, éternuements, nez qui coule) qui disparaissent spontanément en quelques jours.
Il produit des anticorps contre le virus en une dizaine de jours.
Néanmoins, ce même virus peut subir une ou plusieurs mutations dans environ 10% des cas.
Le virus infecte alors les globules blancs et se répand très rapidement dans l’organisme du chat.
Lorsque cette mutation se produit, on parle alors de péritonite infectieuse du chat ou PIF
Sa transmission ne se fait que de chat à chat et ne contamine ni les autres animaux ni l’homme.
Quels sont les symptômes de la PIF ?
Une réaction inflammatoire intense se produit dans les vaisseaux et les tissus infectés par le virus, et notamment au niveau de l’abdomen, des reins et du cerveau.
Lorsque la maladie se déclare, elle est généralement progressive mais de mauvais pronostic.
Il existe deux types de PIF :
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La PIF effusive dite humide
Elle se traduit par :
– une accumulation de fluide dans l’abdomen (ascite)
– une effusion pleurale dans les poumons
– une effusion péricardite autour du coeur
Les signes d’ascite sont visibles par un abdomen très gonflé et proéminent.
Si le chat ne souffre pas d’ascite, il se montre très léthargique et présente des difficultés respiratoires.
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La PIF non effusive dite sèche
Elle présente des symptômes communs qui rendent le diagnostic difficile à établir. On y retrouve :
– léthargie
– retard de croissance
– manque d’appétit
– anémie
– fièvre
– diarrhée
Si le virus a atteint le système nerveux ou le cerveau, des symptômes neurologiques se manifestent (ataxie, tremblements, convulsions)
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Le covid 19 chez l’homme
Lorsqu’un être humain est infecté, le virus du Covid 19 se réplique tout en commettant des erreurs.
Il en découle une réplication qui n’est pas identique au virus originel, des mutants émergent.
Les variant Delta ou Omicron sont apparus pour cette raison.
La personne peut être symptomatique ou asymptomatique mais dans les deux cas, le variant peut se transmettre et contaminer d’autres personnes.
La situation est bien différente chez le chat car il n’existe pas de variants dans la péritonite infectieuse.
Le virus tourne dans le monde entier, se présente par vagues et touche parfois sévèrement un chat malchanceux.
La particularité de ce virus est qu’il présente deux faces bien distinctes :
– soit il est un coronavirus simple et bénin qui provoque une maladie intestinale très gérable
– soit il subit une terrible mutation et se transforme en PIF qui déclenche une inflammation incontrôlable
Il est estimé qu’environ 6 à 10% des chats infectés par le coronavirus subissent une mutation qui conduit à la PIF.
Les cas les plus fréquents se manifestent chez les chats plutôt jeunes même si la maladie peut aussi atteindre des individus plus âgés.
Quant à la transmission, elle est impossible puisque la mutation ne se produit que sur l’individu infecté.
Le diagnostic d’une PIF
Il est compliqué pour les vétérinaires de diagnostiquer cette maladie car elle est très sélective.
Impossible de déterminer quel chat est susceptible d’évoluer d’une simple atteinte intestinale à une péritonite.
Elle est également difficile à tester car la plupart des chats ne sont victimes que de la forme bénigne tout en étant positifs au dépistage PCR.
Il est donc impossible de distinguer les deux formes de maladies engendrées par le même coronavirus.
La situation est donc frustrante pour le vétérinaire qui se trouve face à un animal rapidement terrassé sans pouvoir anticiper.
Plusieurs vaccins ont été créés et essayés pour tenter d’éradiquer cette maladie du chat mais, malheureusement, aucun n’a apporté de résultats concluants.
Certains ont même aggravé l’infection et ont dû être retirés du marché.
Ce manque de succès se traduit sûrement par le fait que le vaccin Covid cible en priorité la protéine Spike de la surface du virus et que l’homme y est sensible.
Le chat, lui, ne réagit pas et sa maladie a même tendance à s’accélérer.
Lorsqu’un chat ou même un être humain est infecté par un virus, une course entre le virus et le système immunitaire se met en place.
Le coronavirus du chat fabrique des protéines qui attaquent et ralentissent le système immunitaire pour prendre la tête de cette course.
En bloquant l’immunité, le virus a le temps de se répliquer de façon conséquente et lorsque le système immunitaire tente de contrer l’attaque, un phénomène inflammatoire dévastateur se déclenche.
Dans la PIF du chat comme dans le Covid19, cette étape de la maladie est bien souvent la phase fatale de la maladie.
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Les similitudes avec le Covid19
Les super contaminateurs se retrouvent également chez les chats.
Un seul chat peut produire une forte charge virale très rapidement et contamine ainsi ses congénères, créant ainsi un foyer infectieux.
De la même façon que l’homme, le chat peut être totalement asymptomatique mais porter le virus, étant ainsi contagieux.
Enfin, tout comme pour le Covid, il est essentiel d’isoler les chats malades des chats bien portants et de les tenir à distance les uns des autres jusqu’au rétablissement de l’animal infecté.
Les perspectives de traitement de la PIF chez le chat ?
Vous avez sûrement entendu parler du Remdesivir durant cette épidémie de Covid19.
A la base, les chercheurs ont testé cette substance pour traiter les virus du Sida et de l’Ebola mais sans succès.
Le fabricant espérait donc trouver un nouvel usage à ce médicament et certains vétérinaires l’ont testé pour traiter la péritonite infectieuse du chat.
Les résultats des premiers essais montrent que la prise de cette molécule allonge très notablement l’espérance de vie des chats atteints de PIF mais peut aussi dans certains cas les guérir.
Malheureusement, avec la pandémie de Covid, le laboratoire a suspendu ses travaux vétérinaires et la disponibilité de son médicament.
Un marché noir s’est créé et de nombreux propriétaires de chats malades n’ont pas hésité à acquérir le médicament sur le net en désespoir de cause.
Ils ont même créé une communauté dans laquelle ils se conseillent les uns les autres pour trouver la dose adéquate et gérer les potentiels effets secondaires.
De leur côté, les vétérinaires restent démunis, bien qu’attentifs aux conclusions des « utilisateurs » de ce nouveau médicament, et demeurent dans l’attente d’une autorisation de mise sur le marché par les autorités sanitaires.
La prévention de la péritonite infectieuse du chat
« Grâce » au Covid-19, la recherche scientifique a énormément avancé et certaines découvertes peuvent désormais s’appliquer au traitement du chat.
Les vétérinaires ont une meilleure compréhension du virus et de ses mutations.
De nouveaux médicaments sont apparus pour l’homme et pourront, pour certains, être appliqués aux animaux.
La recherche sur le vaccin a montré qu’il est totalement inefficace pour le chat et que cibler la protéine Spike ne sert à rien pour eux.
Une piste écartée ouvre l’horizon à de nouvelles recherches.
Certaines sont sur le point d’aboutir dans l’élaboration d’un vaccin contre la forme bénigne de ce coronavirus du chat.
D’autres recherches ciblent directement le virus de la PIF et sa mutation.
Toutes ces avancées sont encourageantes mais me direz-vous que pouvez-vous faire concrètement pour protéger votre chat de cette maladie ?
Comme pour l’homme, la distanciation est importante.
Il est donc plus que préférable de garder votre chat à distance de ses congénères et veiller à ce que son environnement et sa litière soient toujours propre.
Il n’y a pas plus à faire que pour la prévention du Covid19 dans l’attente d’un traitement efficace pour l’un comme pour l’autre.
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